Conférence dansée sur la sexualité magnifique
Sur scène, dans une combinaison couleur vulve, une jeune femme parle.
Elle s’assure que tout va bien, que les spectateurs se sentent à l’aise avant de rentrer dans le vif du sujet : la
sexualité. Un mot à la fois intime et universel, qui reflète des expériences multiples.
Elle prend un feutre craie, de ceux qui s’effacent avec une éponge et un peu d’eau, et trace au sol un cercle pour nos sexualités. Elle rajoute autour toutes ces influences érotiques auxquelles on peut avoir accès : du tableau de nu au Slow Sex en passant par la pornographie, la morale religieuse, les ouvrages féministes.
Est-ce que ces cultures nous rendent heureux ?
Aujourd’hui, s’il y a bien un rayon qui fait vendre chez les libraires, c’est celui de la sexualité féministe. Il
correspond à un besoin vital pour les femmes de se réapproprier leurs corps et d’aller vers un épanouissement sexuel.
A l’heure où plus d’un quart de la population a une sexualité empreinte de pornographie, il devient urgent pour ces femmes de lutter contre le silence, les tabous, lutter contre la domination, la violence, les performances
destructrices… En parlant de plaisir.
Le plaisir, voici le cœur de ce spectacle. Et pour être plus précis : la sexualité magnifique.
« La sexualité.
C’est un mot qui crée souvent de la réaction. De l’envie, de la
prudence, de la provocation, de la timidité, de la honte, de la
colère, du rire !
Cela dépend de ce que l’on a vécu, de nos histoires, mais aussi
de notre culture : les récits, les images qui nous ont entourés et
avec lesquelles on a grandi.
Un jour j’ai compris ça :
Ma sexualité, les expériences sexuelles que je vivais, ne
dépendaient pas que de moi, de mon partenaire ou de notre
relation mais aussi de la culture dans laquelle nous étions. »
Camille Masserann
Attirée par les formes artistiques et l’enseignement depuis son plus jeune âge, Camille Masserann s’est tout d’abord tournée vers l’administration de théâtre. Après avoir étudié à l’ENSATT, travaillé pour le Ministère de la Culture et le Théâtre Firmin Gémier / La Piscine, elle a décidé d’aller au plus près de la création. Elle s’est formée à l’art thérapie, au récit puis à la danse contemporaine (au Pont Supérieur à Nantes). Sans cesse en mouvement, elle croise les disciplines, s’interrogeant à la manière d’exprimer une idée, une sensation. Après avoir donné des cours enfant et adulte de danse théâtre, elle s’est consacrée à la création de ce spectacle. Ton souffle sur ma peau est l’aboutissement d’années de recherches autour de la sexualité, de l’écriture de plateau et du mouvement dansé.
Amélie Bonnin
Les arts de la scène sont pour Amélie Bonnin un moyen de déjouer les rythmes infernaux de nos sociétés, leur outrance, leur violence et leur folie. En engageant nos corps sur le plateau, on réinvente, on rêve et on s’autorise à dire. Après avoir passé un certificat d’études théâtrales en région Parisienne, elle s’éloigne du milieu pour se consacrer à d’autres projets. Dans ce travail du plateau, elle est d’abord comédienne, puis s’intéresse à la danse contemporaine et au dialogue possible entre les deux. Installée en Bretagne, elle rencontre Camille Masserann et de là naît une collaboration sur le spectacle Ton souffle sur ma peau.
